Le coût de revient (ou coût unitaire) correspond à la somme de l’ensemble des charges directes et indirectes, supportées par l’entreprise pour produire un bien ou offrir un service, rapportée à la quantité de biens produits ou de services rendus.
Si pour produire 10 000 chemises les charges directes se montent à 20 000 euros et les charges indirectes à 30 000 euros, le coût de revient sera de : (20 000 € + 30 000 €)/10 000 = 5 €
Les différents types de charges
Les charges directes
Les charges directes sont celles qui proviennent du processus de fabrication du produit ou de la prestation du service.
Il s’agit des charges d’approvisionnement (les matières premières pour fabriquer un produit par exemple) et des charges de production proprement dites (notamment les frais de consommation d’énergie liés au fonctionnement des machines : carburant, électricité ou les charges de personnel affecté à la production du produit ou à la réalisation du service).
Les charges indirectes
Les charges indirectes ne se rapportent pas au processus de production ou de réalisation du service, mais participent au fonctionnement de l’entreprise. Il s’agit des frais généraux tels que les abonnements internet et téléphoniques, les frais d’assurance, le loyer, les frais postaux ou de publicité.
Fixer le prix de vente
Le coût de revient permet de déterminer le niveau minimal de fixation du prix de vente du produit ou de la prestation de service de sorte que l’entreprise puisse rentrer dans ses frais.
Si ce calcul est indispensable pour fixer le prix de vente, il demeure toutefois insuffisant. Il faut en effet déterminer en plus le montant de la marge qui permettra de dégager des bénéfices de la vente des produits ou des services.C’est en effet avec les marges réalisées sur le chiffre d’affaires (on parle d’excédent brut d’exploitation) que l’entreprise va pouvoir honorer ses échéances de remboursement de prêts. La fixation du prix de vente devra intégrer ces éléments, plus les objectifs de bénéfice net que le chef d’entreprise souhaite réaliser (c’est à dire le profit de l’exercice une fois toutes les charges, taxes et impôts payés).
Il convient cependant de garder à l’esprit que la fixation du prix de vente doit également tenir compte des prix pratiqués par les concurrents sur les produits comparables. A défaut, l’entreprise court le risque de pratiquer des prix trop élevés et donc non attractifs pour les clients.
Exemple de calcul de coût de revient
Le créateur d’une entreprise de vente et de livraison à domicile de pizza cherche à déterminer le coût de revient de chacune des 10 pizzas qu’il propose.
Pour cela, il doit faire un calcul des charges directes différent pour chaque type de pizza. Par contre, les charges indirectes seront les mêmes quelle que soit la pizza.
Prenons l’exemple d’une pizza « classique » pour calculer son coût de revient. Ses charges directes hors TVA pour la fabrication de 100 pizzas sont les suivantes :
Charges directes |
Coût (en euros) |
Coût unitaire (en euros) |
Pâte à pizza |
20 |
0,2 |
Ingrédients |
200 |
2 |
Charges de personnel* |
90 |
0,9 |
Consommation électricité four |
10 |
0,1 |
Total |
320 |
3,2 |
* On recourt ici à un taux horaire et à un temps moyen passé pour faire une pizza pour effectuer le calcul
On intègre les charges du personnel produisant les pizzas dans le coût direct. Ainsi, si le temps passé diffère selon le type de pizza produite, cela sera pris en compte dans le coût de revient de chaque type de pizza.
Ainsi, pour une pizza plus élaborée, on constate les charges directes suivantes pour 100 unités :
Charges directes |
Coût (en euros) |
Coût unitaire (en euros) |
Pâte à pizza |
20 |
0,2 |
Ingrédients |
250 |
2,5 |
Charges de personnel* |
100 |
1 |
Consommation électricité four |
10 |
0,1 |
Total |
380 |
3,8 |
La pizzeria propose dix types de pizza et en produit 100 par type (10 x 100 = 1 000 pizzas produites) :
Charges indirectes |
Coût (en euros) |
Clé de répartition |
Coût unitaire (en euros)* |
Loyer local |
1000 |
1/1000 |
1 |
Frais généraux |
300 |
1/1000 |
0,3 |
Autres charges de personnel |
2000 |
1/1000 |
2 |
Emballages pizzas |
250 |
1/1000 |
0,25 |
Assaisonnements |
500 |
1/1000 |
0,5 |
Carburant motocycles |
600 |
1/1000 |
0,6 |
Frais publicité |
500 |
1/1000 |
0,5 |
Total |
5150 |
5,15 |
Le coût de revient de la pizza « classique » se monte donc à 3,2 euros (coût direct) + 5,15 euros (coût indirect) = 8,35 euros.
Le coût de revient de la pizza « élaborée » se monte quant à lui à 3,8 euros (coût direct) + 5,15 (coût indirect) = 8,95 euros.
Le chef d’entreprise va fixer le prix des pizzas de la manière suivante :
Pizza classique = 8,35 (coût de revient) + 1,65 (marge) + 1,00 (TVA réduite 10 %) = 11 euros
Pizza élaborée = 8,95 (coût de revient) + 1,96 (marge) + 1,09 (TVA réduite 10 %) = 12 euros
Si la pizzeria ne vend que des « classiques », soit 1 000 pizzas produites, elle dégage une marge de 1 650 euros (1 000 x 1,65).
Si la pizzeria ne vend que des « spéciales », soit 1 000 pizzas produites, elle dégage une marge de 1 960 euros (1 000 x 1,96).
Si par la suite, il souhaite accroître son bénéfice, plusieurs solutions s’offrent au chef d’entreprise :
-
Soit il cherche à accroître ses ventes, par exemple en lançant des campagnes de publicité plus fréquemment.
-
Soit il augmente sa marge, par exemple en augmentant le prix de vente de 1 euro ou plus selon son objectif.
-
Soit il cherche à réduire son coût de revient. Dans ce cas, il lui faudra analyser dans le détail tous ses postes de charges et déterminer ceux sur lesquels il pourrait effectuer des économies, comme par exemple en changeant de fournisseur d’ingrédients pour en trouver un moins cher.
-
Ou en améliorant son mix produits, en vendant plus de spéciales au détriment de classiques.
Il reste encore des charges à payer après la marge susmentionnée. Par exemple les intérêts sur un crédit et l’impôt sur les sociétés.
Rose Améziane
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